Sur le toit du Fiordland, la spectaculaire randonnée de Gertrude Saddle & Barrier Knob

S’il y a bien une randonnée à faire dans la magnifique région du Fiordland, c’est Gertrude Saddle. Réservée aux randonneurs aguerris et qui n’ont pas peur du vide, cette randonnée offre un magnifique panorama sur Milford Sound… Si la météo est clémente ! Ce fût en tout cas un coup de coeur pour nous… Même si nous n’avons pas pu pleinement profiter du panorama. On vous raconte !

Gertrude Saddle

Infos pratiques

  • Départ : le début de la randonnée se trouve au parking de Gertrude Valley, sur la route Milford Road (SH94), à environ 98 km de Te Anau et 13 km avant Milford Sound
  • Comptez environ 4 à 5 heures pour arriver à Gertrude Saddle, et rajoutez 3 heures pour aller au sommet de Barrier Knob (1879 mètres d’altitude)
  • Dénivelé positif d’environ 700 mètres
  • Niveau – Gertrude Saddle : compliqué mais pas insurmontable. Le parcours est plutôt ludique, avec de nombreux points d’attache.
  • Niveau – Barrier Knob : voie réservée aux randonneurs aguerris et alpinistes. il n’y a aucun tracé précis et ce n’est quasiment que de l’escalade.
  • Une bonne paire de chaussures de randonnée est indispensable, ainsi que des vêtements chauds. En haut, il peut y avoir un vent très froid.

Gertrude Saddle, une randonnée ludique

Nous avons décidé de réaliser cette randonnée sur les bons conseils de voyageurs croisés sur la route nous ayant averti que le chemin était mémorable. En effet, la randonnée est très à pic, sur un sol rocheux très lisse, avec de très nombreux point d’attache pour nous hisser jusqu’en haut. Il est vivement déconseillé de la réaliser par mauvais temps. En haut, la roche se révèle extrêmement glissante par temps de pluie, voire impraticable s’il a gelé dans la nuit.

Nous y sommes allés en été, et il faisait frisquet. Sur l’application météo, le temps était au beau fixe, mais c’est dans un épais brouillard que nous nous sommes lancés dans la vallée de Gertrude.

Le début, très simple simple et très plat, fait que nous avançons à bon rythme, doublant tous nos compères de cette journée. Mais dès que la grimpe commence, on se rend compte que le brouillard ne compte pas s’en aller de si tôt et un panneau nous conseille même de faire demi-tour, dans ce cas de météo très précis… Mais on voit des randonneurs devant nous, et même un traileur qui redescend en courant. En voyant qu’on hésite à continuer, il nous crie que « là-haut, c’est absolument magique » ! Il nous en faut pas plus pour nous décider à continuer à gravir la montagne.

Le chemin se fait de plus en plus technique, avec des pentes raides et des sections rocheuses avec des ancrages en acier pour s’accrocher. Bien que très physique, c’est très ludique et on continue notre avancée tranquillement.

Le panorama du côté de Gertrude Valley est déjà saisissant, car bientôt, nous arrivons au niveau des nuages et passons au dessus du brouillard. Bientôt nous arrivons à Gertrude Saddle et là, le spectacle peut commencer… Mais pas celui que nous attendions !

Un panorama à couper le souffle… mais pas de Milford sound en vue

Arrivés en haut, le spectacle est tellement grandiose qu’on se lance dans quelques photos mémorables au dessus de la mer des nuages. Mais en moins de 5 minutes, le vent se lève on se rend très vite compte que nous allons retourner dans le brouillard en très peu de temps. J’ai à peine le temps de passer mon appareil photo à Sam que la vue disparait, nous laissant dans une brume dense et humide.

Trempés de sueurs comme nous sommes, on ne profite pas de cette pause comme on l’aurait voulu : devant une vue magnifique et en prenant un bain de soleil. Au lieu de cela, on a froid, et on ne voit rien !

Alors, quitte à être venu jusqu’ici… autant aller au sommet !

L’ascension jusqu’à Barrier Knob… un pic découvert par hasard !

On se décide alors de continuer à monter. En quelques dizaines de mètres, nous revoilà seuls cette fois-ci, au dessus des nuages, pour 5 minutes tant les nuages sont rapides à monter. On dirait un ascenseur qui ne s’arrête pas ! On checke sur nos applis de rando s’il y a bien un chemin et on continue, sans savoir dans quoi on s’embarque.

Le chemin est principalement de la grimpe sur des dalles rocheuses et des arêtes escarpées. A cette période de l’année, nous traversons quelques étendues de neiges éternelles, entre deux rochers. C’est impressionnant comme paysage et on se sent seuls au monde. Pendant une heure, nous allons monter sans savoir ce qui nous attend au sommet, mais qu’importe, nous souhaitons éviter à tout prix les nuages !

Plus nous grimpons, plus les détails de la vallée disparaissent. Tout nous semble très loin désormais. Nous sommes déconnectés et concentrés sur nos pas. Il peut être très facile de chuter dans le vide, et nous croisons même une personne ayant perdu son partenaire depuis quelques heures. Cela ne nous rassure pas et nous restons ensemble jusqu’au sommet, où nous nous poserons enfin, pour une pause bien méritée.

Barrier Knob, notre premier sommet en Nouvelle-Zélande !

Barrier Knob

Le sommet se mérite mais qu’elle ne fût pas notre surprise d’avoir un panorama à couper le souffle et dont personne ne parle jamais. A gauche, une splendide vue sur Milford Sound et ses falaises vertigineuses, à droite un lac de montagne d’une eau si sombre et envoutante sans aucun accès terrestre. On se sent chanceux de figurer parmi les quelques chanceux à voir ce spectacle. Les nuages se dissipent enfin et on en profite pour faire quelques photos sur ce toit du monde. Il s’agit là de l’un de nos plus beaux panoramas observé en Nouvelle-Zélande.

A côté de nous se dressent les sommets environnants comme le Mount Talbot et le Mount Crosscut, encore plus hauts que Barrier Knob. On se sent si petits face à cette nature gigantesque. On entend quelques keas au loin mais nous n’aurons pas la chance d’en voir de près, même s’il a bien un panneau indiquant qu’il ne faut pas leur donner à manger. Nous pique-niquerons ici (c’est un grand mot – en réalité nous avions quelques barres de céréales car nous n’avions pas prévu cette longue ascension) avant de reprendre la route vers la vallée, où les nuages ont enfin disparu.

Sur le retour, on aperçoit des emplacements de tente et on se dit que le spot de bivouac doit être absolument incroyable. On se dit qu’on reviendra peut-être avec notre équipement, qui sait ?

La descente se fait rapidement, la roche est complètement sèche, accroche bien aux chaussures et on saute de rocher en rocher avec entrain. En vérité, il est 16 heures, et nous avons trèèèèès faim ! Il nous faudra près de 3 heures pour redescendre au parking, heureux d’avoir validé notre premier sommet, et ce, même s’il a été fait au hasard !

Donc merci aux nuages qui nous ont poussé vers le haut pour toucher ce toit du monde si spectaculaire !

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